Fondateur d’Ashteret – Forum pour le renouveau du savoir et de la coexistence
Faraj Alexandre Rifai est un auteur franco-syrien.
Né en Syrie dans une famille de tradition communiste, de père sunnite et de mère alaouite, il a grandi dans une société traversée par un double endoctrinement : celui du nationalisme arabe autoritaire et celui d’un islamisme obscurantiste en pleine expansion. Deux idéologies que tout semblait opposer, mais qui se retrouvaient dans un même rejet viscéral de l’altérité — notamment envers les Juifs, les Israéliens, les Kurdes, les Alaouites, les athées, et toute voix perçue comme différente.
Dans ce climat culturel saturé de haine et de peur, Faraj Alexandre Rifai a été, comme tant d’autres, éduqué dans l’idée qu’Israël était l’ennemi absolu, et que les Juifs formaient un bloc homogène, responsable des malheurs du monde arabe. Ce discours n’était pas marginal. Il était structurel — dans les manuels scolaires, dans les médias, dans les conversations du quotidien.
C’est à son arrivée en France qu’un lent cheminement intellectuel et moral s’amorce. La confrontation à d’autres récits, d’autres vérités, d’autres visages, l’amène à remettre en cause ce qu’il tenait pour acquis. Il découvre la complexité de l’histoire du peuple juif, l’ampleur de la Shoah, la diversité d’Israël et des sociétés qui l’entourent. Ce bouleversement progressif le pousse à déconstruire les récits de haine qu’il avait intégrés, et à reconsidérer les fondements idéologiques de son éducation.
Diplômé de l’ESSEC (École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales), il poursuit ce travail de transmission et d’ouverture en tant qu’éditeur du site Moyen-Orient.fr, une plateforme dédiée à une autre manière de raconter cette région : à travers la culture, l’innovation, l’architecture, les grands travaux et les dynamiques sociales trop souvent invisibles dans les récits dominants.
Faraj Alexandre Rifai observe avec inquiétude la manière dont certains courants politiques, notamment à l’extrême gauche en Europe, reprennent aujourd’hui des rhétoriques qu’il a connues au Moyen-Orient — des discours simplificateurs, binaires, qui recyclent la haine sous des formes pseudo-humanistes. Cette convergence entre propagande autoritaire et activisme déconnecté de l’histoire réelle contribue, selon lui, à désinformer une jeunesse européenne mal outillée pour comprendre les enjeux moyen-orientaux.
En fondant Ashteret, il souhaite offrir un espace où l’on peut penser autrement. Un lieu d’émancipation par le savoir, de dialogue entre les mémoires, de lutte contre l’obscurantisme et de réconciliation entre tradition et modernité.
Ashteret incarne une vision : celle d’un pont entre les cultures, les peuples et les récits, pour résister aux extrêmes et redonner à la pensée sa juste place dans la construction de la paix.