Tribune | L’antisionisme radical : une diversion mortelle face aux vrais enjeux globaux

Par Olga Kirschbaum-Shirazki (traduction synthétique par Ashteret)

Dans une tribune puissante, Olga Kirschbaum-Shirazki alerte : faire du sionisme le mal absolu de notre époque est une distraction tragique. C’est une illusion dangereuse, qui détourne des énergies vitales alors que le monde est confronté à des défis bien réels : climat, justice sociale, libertés fondamentales. « Nous n’avons plus le temps pour des projections absurdes. Nos jeunes méritent un monde où vivre, travailler et espérer », écrit-elle.

L’antisionisme comme thèse centrale et totalisante

Depuis le 7 octobre, une partie de l’opinion occidentale, sous l’influence conjuguée de la gauche radicale et des courants islamistes, adhère à une idée pernicieuse : celle selon laquelle le sionisme serait la source de tous les maux du monde. Cette vision conspirationniste présente Israël comme responsable de la colonisation, du racisme, de la surveillance globale, des oppressions carcatérales et du capitalisme destructeur.

Pour Kirschbaum-Shirazki, ce discours simplificateur, amplifié par certains milieux universitaires, médias militants ou États islamistes (Qatar, Iran, Turquie), fonctionne comme une foi de substitution. Il s’agit d’une nouvelle forme de théologie politique, où la rédemption mondiale passe par l’éradication d’Israël. Cette logique rappelle les projections antijuives du XXe siècle.

Une illusion qui empêche d’agir là où ça compte

Pendant que les activistes de campus occupent les pelouses pour appeler à la disparition de l’État juif, les forêts brûlent, les régimes oppressifs s’enhardissent, et les inégalités explosent. Naomi Klein, figure de l’écologie critique, a écrit plus sur Gaza que sur les incendies au Canada, pourtant dévastateurs.

Cet acharnement à démoniser Israël désarme les mouvements progressistes. Pire : il brouille les pistes. En quoi la destruction de l’État d’Israël réduirait-elle les émissions de CO2 ? Mettrait-elle fin à l’incarcération de masse ? Ferait-elle cesser les guerres intermusulmanes ou les violences patriarcales ? Non. Absolument pas.

Comprendre le mécanisme : une projection politique

Ce que décrit Kirschbaum-Shirazki, c’est un mécanisme de déplacement : comme dans les années 1930, une partie des élites progressistes projette ses angoisses et ses haines sur une cible déjà marquée, étiquetée, surchargée de symboles. Cette fois, ce n’est plus « le Juif », mais « Israël » qui concentre les fantasmes.

Les thèses conspirationnistes font systématiquement l’économie du réel. Elles proposent une clé unique, magique, à des problèmes complexes. Leur promesse : justice par la destruction. Leur méthode : l’anathème.

Défendre la justice, c’est défendre aussi la vérité

Pour contrer ce discours, l’auteure propose plusieurs voies :

  • Rappeler la vérité factuelle sur Israël : sa démocratie imparfaite mais réelle, sa diversité interne, le contexte historique de sa création.
  • Démonter l’absurdité logique : la fin d’Israël ne résoudrait aucun des grands problèmes planétaires.
  • Montrer que cette obsession antisioniste s’aligne en réalité sur les propagandes d’États islamistes anti-libéraux.
  • Rappeler qu’une gauche digne de ce nom doit savoir critiquer sans essentialiser, dialoguer sans exclure.

Conclusion : retrouver le cap

La haine d’Israël ne sauvera pas la planète. Elle ne protègera ni les minorités, ni les travailleurs, ni les droits fondamentaux. Elle n’ouvrira aucune alternative. C’est une diversion, et une trahison de ce que la gauche a de plus noble.

Nous devons réorienter notre énergie, notre colère, nos idéaux vers des luttes concrètes, systémiques, urgentes. Cesser de déchirer la gauche au nom d’une haine recyclée. Et redonner aux jeunes l’espoir que la justice se construit, et ne s’impose jamais par la haine d’un seul peuple.

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