Dans une interview accordée récemment au Middle East Media Research Institute (MEMRI), l’imam franco-tunisien Hassen Chalghoumi lance un avertissement grave mais lucide : des dizaines d’écoles affiliées aux Frères musulmans en France exposent des milliers d’enfants à une idéologie islamiste dangereuse. Cette infiltration silencieuse, selon lui, met en péril la cohésion sociale, les valeurs républicaines et la paix civile.
Une menace éducative préoccupante
L’imam de Drancy évoque l’existence d’un réseau d’écoles liées aux Frères musulmans qui, sous couvert d’enseignement religieux ou culturel, propagent des idées contraires à l’esprit républicain. Ces écoles, selon lui, forment des générations de jeunes musulmans à une lecture politique et victimaire de l’islam, les coupant progressivement des valeurs communes.
Cette stratégie n’est pas nouvelle. Les Frères musulmans ont toujours compris que l’éducation est un levier fondamental pour installer leur influence et diffuser une vision rigoriste, identitaire et opposée à la laïcité. Mais selon Chalghoumi, l’ampleur actuelle du phénomène en France est alarmante.
Une rhétorique victimaire au service de l’endoctrinement
L’imam dénonce également l’utilisation d’un discours victimaire systématique par les réseaux islamistes : les musulmans seraient des opprimés permanents de l’Occident, de la France, de la République. Cette rhétorique, faussement compassionnelle, masque un objectif clair : créer une fracture morale entre les jeunes musulmans et la société française.
En alimentant la défiance, la colère et le ressentiment, les Frères musulmans instaurent un climat propice à la radicalisation. Le terreau est prêt, les recruteurs n’ont plus qu’à semer. Le résultat, on le connaît : séparatisme, haine de l’autre, et dans certains cas, passage à l’acte violent.
Appel à la fermeté politique
Hassen Chalghoumi appelle donc à des mesures fermes et sans équivoque : interdiction des Frères musulmans en France, dissolution de leurs structures, contrôle rigoureux des financements étrangers, vigilance accrue sur les associations scolaires et cultuelles. Ce combat, précise-t-il, ne vise pas l’islam mais l’islamisme, cette perversion politique de la religion qui asphyxie la jeunesse et trahit les principes mêmes de l’islam spirituel.
Il insiste également sur la nécessité de promouvoir un islam républicain, éclairé, compatible avec la modernité, la liberté et la coexistence. Un islam qui ne soit pas un vecteur de rupture, mais un ferment de lien social.
Une voix attaquée, mais essentielle
Souvent attaqué injustement, y compris au sein de la communauté musulmane, pour ses prises de position courageuses contre l’islamisme, Hassen Chalghoumi reste une figure engagée dans la défense d’un islam républicain et éclairé. Son discours dérange, précisément parce qu’il met en lumière les zones grises, les complaisances, et les renoncements. Il incarne une parole musulmane libre, fidèle à la République, et qui refuse les compromissions avec l’obscurantisme.
À Ashteret, nous relayons cette alerte avec gravité. Non pour nourrir la peur ou la stigmatisation, mais parce que la lucidité est le premier acte de responsabilité. La République ne peut se permettre de fermer les yeux sur ceux qui, au nom de la religion, œuvrent à sa dislocation.
Source : MEMRI, “French-Tunisian Imam Hassen Chalghoumi: France – There Are Dozens Of Muslim Brotherhood-Affiliated Schools Exposing Children To Islamist Ideology”